A partir d’un coup de fil… |
Ce livre est une belle histoire. Il y a quelques années, j’avais eu le plaisir de raconter avec Hubert Reeves, Joël de Rosnay et Yves Coppens, « La Plus Belle Histoire du Monde » (également aux éditions du Seuil) : pour la première fois, trois grands spécialistes – de l’univers, de la vie, de l’homme – se passaient le relais pour raconter dans sa continuité la même épopée - celle de la complexité - et donner, du Big Bang à aujourd’hui, une vision synthétique de nos origines.
Plus d’une fois, nous avions songé, Joël de Rosnay et moi, à tenter une nouvelle aventure. Un jour, Joël de Rosnay m’a appelé d’un aéroport, avec son enthousiasme électrique habituel. Il était question de longévité, et à l’entendre, quelque chose de majeur était en train de se préparer. Rendez-vous fut pris pour un dîner à quatre, avec Jean-Louis Servan-Schreiber et François de Closets. Ce soir-là, nous en sommes tous convenus : il y avait à l’évidence un livre à faire… Nous nous sommes fixés quelques impératifs simples : parler avec sincérité, ne pas éviter les questions qui fâchent, nous adresser en termes accessibles à tous…
Trois hommes au seuil de ce nouvel âge, qui en sont à la fois les pionniers et les experts, et un interlocuteur curieux qui fait profession de fausse naïveté. Sur la base de nos conversations régulières enregistrées, j’ai rédigé petit à petit notre dialogue, soumis les textes à mes interlocuteurs… Le livre est né, rapidement, comme une évidence. Est-ce utile de préciser que nous avons entrepris tous les quatre ce voyage dans une bonne humeur et une confiance jamais démenties ?
Dominique Simonnet
octobre 9, 2005 dans Pourquoi nous avons écrit "une vie en plus" | Permalink | Commentaires (8) | TrackBack
Motivation d’un auteur par Joël de Rosnay |
J’ai toujours été passionné par l’équilibre de vie et la gestion du corps.
Avec mon épouse Stella nous avons écrit « La Malbouffe » qui traitait de nutrition équilibrée. Après ce livre, j’ai continué à m’intéresser aux problèmes de santé et de longévité et j’ai commencé à rassembler une importante bibliographie.
Un autre évènement m’a conduit à co-écrire « Une vie en plus » : en 1996, j’ai contribué à l’écriture d’un livre collectif avec Yves Coppens et Hubert Reeves, interviewés par Dominique Simonnet. C’était « La plus belle histoire du monde », sur l’origine de l’univers, de la vie et de l’homme.
Ce fut un succès, par la forme et la présentation : des récits entrecoupés de questions. L’idée me vint de proposer à Jean-Louis Servan-Schreiber et à François de Closets, deux amis de longue date, de reconduire cette formule d’interviews et de récits sur une thèse chère à tous trois : la longévité, ses aspects scientifiques, psychologiques et sociologiques. Nous sommes, évidemment, à nouveau interviewés par Dominique Simonnet qui a démontré ses qualités de co-rédacteur et d’interprète de nos réflexions.
Ce livre est né dans un aéroport, à la suite de deux ou trois appels téléphoniques afin de mobiliser mes amis autour de cette proposition : participer chacun à la rédaction de la partie qui l’intéressait le plus. Leur accueil fut enthousiaste. Le livre est la concrétisation de cet accord.
Aussitôt, Dominique Simonnet s’est mis à l’œuvre. Il nous a semblé que nos approches étaient complémentaires et celui-ci, avec sa rigueur, son humour et parfois son ironie, a su les restituer avec fidélité.
Joël de Rosnay
octobre 6, 2005 dans Pourquoi nous avons écrit "une vie en plus" | Permalink | Commentaires (5) | TrackBack
Les trois fronts de Une Vie en plus |
Premier front : le corps, avec Joël de Rosnay. Longtemps, nous avons considéré le vieillissement comme une fatalité, comme un processus inéluctable dont la compréhension nous échappait. Depuis quelques années, la science identifie les mécanismes qui président au déclin de notre corps. Le drame du vieillissement, découvre-t-on, se joue au fond de nos organes, dans l’intimité de nos cellules, dans l’expression de nos gènes, comme un bruit de fond croissant et parasitaire. Le corps, lui aussi, rouille à sa manière. Forts de ces nouvelles connaissances, les chercheurs apprennent maintenant à ralentir l’arrivée de la mort...
Pourquoi vieillit-on ? Que se passe-t-il vraiment dans notre organisme ? Comment retarder la sénescence ? Quelles sont les recettes de la longévité ? Joël de Rosnay, biochimiste, écrivain scientifique et conseiller de la Cité des sciences à Paris, a toujours une technologie et une idée d’avance. Il trace ici un panorama complet de nos connaissances et livre, à l’intention de tous - et pas seulement des plus âgés - un véritable guide moderne pour maintenir son corps en bonne santé. Heureuse surprise : on verra que les révélations les plus pointues de la science rejoignent les conseils de bon sens sur notre alimentation et nos modes de vie, et même parfois certaines recettes ancestrales.
La plus grande découverte, explique-t-il, c’est à nous qu’elle revient : la longévité est entre nos mains. Nous avons désormais le pouvoir d’agir sur notre propre corps pour lui donner toutes les chances de longue vie. Ce n’est qu’un début : déjà s’annonce une révolution médicale et technologique qui dépassera nos espérances, et nous promet un corps réparé, modifié, peut-être transformé. Demain, nous serons tous centenaires ! Pour le meilleur ou pour le pire ?
Deuxième front : l’esprit, avec Jean-Louis Servan-Schreiber. Le corps ne fait rien à l’affaire si l’esprit n’est pas de la partie. Rester jeune, c’est aussi un choix. Puisque ce morceau de vie en plus est un supplément, non pas de vieillesse, mais de vitalité, nous pouvons le consommer en disposant de nos pleines capacités d’adulte. Le nouvel âge est une Amérique à découvrir, un continent inconnu de notre existence, caché derrière l’horizon des 60 ans. Pour s’y aventurer, il faut se préparer longtemps à l’avance, se munir du bon équipement et des bons outils, s’entraîner, inaugurer des comportements inédits…
Comment vivre cette seconde adolescence ? Comment faire face au regard des autres ? Quel sens donner à ces années bonus ? Quelles sont les clefs d’une belle longévité ? Comment vivre longtemps sans peser sur ses proches ? Jusqu’à quel moment faut-il lutter ? Jean-Louis Servan-Schreiber, patron de presse et écrivain, est un sage de notre temps, un homme rare qui sait concilier les plaisirs de l’instant et la sérénité de l’expérience. Il détaille ici son kit de vie heureuse qui comporte tous les éléments nécessaires pour bien naviguer vers cette nouvelle terre.
La longévité pour lui, c’est un art de vivre, un style, une philosophie. Il ne s’agit rien moins que d’entrer en résistance contre les fausses valeurs d’une société endormie qui gémit au lieu d’agir, et fait de ses jeunes des conservateurs aigris. Rien moins que de rester curieux, mobiles, intéressés, dynamiques. Vivants en somme, à tous les âges.
Troisième front : la société, avec François de Closets. Revers de la médaille : si certains vont profiter de la longévité, la collectivité, elle, risque d’en baver. Dans nombre de pays occidentaux dont la France, les années en plus viennent prolonger cette période prétendument bénie et sacrée où on ne travaille plus, où l’on est mis à la retraite, pour ne pas dire en retrait. Retraité donc, mais aussi rentier, c’est-à-dire dispensé d’activité tout en étant pourtant en pleine capacité de produire. Erreur majeure : car ce sont nos descendants, absents des tables de négociations, qui vont devoir payer…
Comment faire avec ces légions de « seniors » gorgés de vitalité qui ont acquis le droit à l’oisiveté sur le dos de leurs enfants ? Quelles conséquences pour les générations futures ? Comment désamorcer la bombe Longévité ? François de Closets, homme de télévision et essayiste, est l’une des vigies de la société française, toujours l’un des premiers à voir poindre les écueils et à donner l’alerte. Cette fois, c’est un immense récif qu’il voit à l’horizon et vers lequel nous filons. Faudra-t-il attendre de le prendre de plein fouet pour que nous réagissions ?
Car la France, explique-t-il, est la plus mal placée. Elle n’a eu de cesse d’avancer l’âge du départ en retraite, de réduire la durée de vie active, et pis, de dévaloriser le travail. La longévité ne fera que précipiter la tempête. Il faudrait donc d’urgence virer de bord, éviter les idées reçues, et se méfier des droits acquis. Là encore, c’est à un sursaut salutaire que l’on appelle ici, un retour au réalisme. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, le bon sens est révolutionnaire.
octobre 5, 2005 dans Pourquoi nous avons écrit "une vie en plus" | Permalink | Commentaires (1)